Farouche, mais parfois très vorace, la ouananiche est un salmonidé qui se nourrit principalement d’éperlans durant l’hiver. Que ce soit à la jig ou à l’aide de brimbales, il s’agit avant tout de savoir où se concentrent les bancs d’éperlans sous la glace, car ce sont les zones de chasse de la ouananiche.
Comment? Voici ma technique : avant une sortie de pêche, il est indispensable d’étudier des cartes bathymétriques (Navionics) et topographiques pour identifier les plateaux de sable autour des îles, les arrivées d’eau d’un lac et les fonds rocheux escarpés qui offrent refuge et alimentation aux éperlans. Ensuite il faut déterminer la zone de profondeur à viser. Sous la glace, l’eau d’un lac est à plus ou moins 39 degrés F. presque partout, cela signifie que les ouananiches ne recherchent pas une profondeur en particulier pour leur confort comme elles le font en été. Elles peuvent constamment suivre les bancs d’éperlans qui peuvent aussi bien se trouver dans une zone dont la profondeur varie de 4 à 50 pieds de fond. Cependant, je privilégie plus la zone de 7 à 30 pieds. C’est dans ces profondeurs que se concentre la majeure partie de la nourriture des éperlans : le zooplancton (une sorte de micro crevette). Le zooplancton migre par faible luminosité vers la surface et redescend en profondeur si la luminosité est forte pour être moins visible et éviter leurs prédateurs. Cela explique pourquoi on retrouve des éperlans et des ouananiches juste sous la glace par faible luminosité et un peu plus en profondeur si la luminosité est intense. Donc, en début et fin de journée, vous devez pêcher des zones peu profondes et présenter votre leurre juste sous la glace ! Mais, même par forte luminosité, beaucoup de ouananiches vont continuer à chasser juste sous la glace même si les bancs d’éperlans sont au fond ! La raison est qu’il y a souvent des éperlans qui meurent de faim, de maladies… et ceux-ci flottent donc ils seront agglutinés en dessous de la glace en attendant qu’un prédateur les dévorent. Si vous avez un flasher Vexilar (ou un sonar), vous pourrez non seulement vérifier que vous êtes à la profondeur recherchée, mais aussi détecter la présence des bancs d’éperlans, ce qui est essentiel bien que pas toujours évident ! Un conseil, en arrivant dans un nouveau secteur, faites beaucoup de trous et regardez si il y a des éperlans sur votre écran. Puis, pêchez toujours au-dessus du banc d’éperlan pour démarquer votre leurre ou appât. Dès que le banc disparait, percez 4 trous à 20 pieds de vous (un à l’est, un au sud, à l’ouest et au nord). Recommencez plus large au besoin. Les ouananiches de tailles moyennes patrouillent souvent en bande sous la glace donc si vous faites une capture ce n’est pas un hasard, enregistrez le point GPS (possible sur l’application Navionics de votre téléphone) et placez vite d’autres lignes à proximité. Mon meilleur conseil : il y a peu de hasard à la pêche, donc faites beaucoup d’essais, retenez toutes les conditions et tous les détails qui ont permis une capture et reproduisez-les ! Il n’y a jamais une formule gagnante pour toutes les conditions donc, il faut savoir vite s’adapter en changeant de stratégie dès que les résultats tardent. L’entêtement et l’immobilisme sont à éviter à tout prix !
2 Commentaires
Antoine, un jeune pêcheur formé par le Club de pêche des 4 loups m'a pas mal impressionné ! Après 3 min avec une canne à jigger, il capture une ouananiche puis une truite brune. Un exemple de patience et de concentration. Un futur pro !!!! Tranquillement installé entrain d'attendre l'attaque d'une deuxième truite brune, je vois le flotteur de la sonde de mon sondeur disparaître sous l'eau puis réapparaître ! Je me rappelle avoir cru qu'un énorme poisson venait d'attaquer ma sonde immergée au fond du trou. A peine une seconde plus tard, ma canne se déchaîne d'une manière anormalement saccadée. Les coups dans la ligne se multiplient à une cadence qui me font penser à aucune espèce que j'ai déjà capturée ! Le combat continue pendant une ou deux minutes puis ma ligne se détend complètement ?!? Au même moment, un RAT MUSQUÉ jaillit du trou à quelques centimètres de moi et replonge aussitôt, ma jig entre les pattes ! Vous pouvez imaginer mon étonnement à ce moment... Je n'en revenais pas ! J'avais déjà attrapé un canard plus jeune mais voir un rat de la taille d'une petite marmotte sortir du trou en pleine hiver, ça jamais ! Le rongeur en question n'a d'ailleurs pas du tout coopéré pour sa libération. Au contraire, à chaque fois je j'approchais ma main avec ma pince pour le décrocher, il montrait les dents en faisant un bon en avant ! Voir, une petite bête paraissant "inoffensive" se transformer en créature démoniaque est une expérience surprenante. Après quelques tentatives de plaquages au sol de la bête avec ma raquette (il l'a d'ailleurs gentillement rongée pour me remercier), j'ai vite compris que je ne pourrais pas faire grand chose pour lui. J'ai donc coupé le petit hameçon accroché à sa patte pour qu'il se l'enlève lui même ou que la nature le fasse à sa place. Une fois libéré, mon nouvel "ami" est resté un bon 10 minutes à se réchauffer à l'abri du vent derrière mon traîneau avant de replonger dans l'eau glacée ! On lui souhaite un bon rétablissement et d'éviter les trous des pêcheurs dans ses futurs prospections hivernale. Résultats de la matinée : une truite brune de 4 lbs 10 onces et un rat musqué ! Hugues Sébire Guide de pêche : Lac Massawippi |